mardi, juin 6

Pensée philosophique et économique (1)

L’individu, c’est l’expression d’une recherche constante d’harmonie entre l’esprit et le corps (ou la matière) d’une part, et entre la pensée et la réalité d’autre part, car le dédoublement et la sublimation sont le propre de « l’homo sapiens ». L’ego se forge au fil des années et des expériences. Il constitue son système de repérage ou sa grille de lecture de la matière.

L’individu, c’est aussi la gestion d’un conflit permanent entre le bien et le mal dans ses rapports avec les autres, car la morale ne se définit ou ne s’apprécie que par rapport aux autres.

L’homme n’a pas la tutelle de la mesure, car il est constamment écartelé entre son ego et la morale, le pouvoir et la justice. Les institutions deviennent ainsi le champ d’expression de la volonté commune et l’arbitre entre l’expression individuelle et collective. Elles tirent leur légitimité de la participation massive des citoyens.

La raison d’être de l’Etat est de créer les conditions pour l’expression individuelle et collective des citoyens et pour le bon fonctionnement des institutions afin que celles-ci soient des institutions citoyennes, c'est à dire au service des citoyens. La participation des citoyens est à ce prix.

Ainsi se définie la trilogie republicaine: l'individu, les institutions et l'Etat.

Toute forme d’exercice du pouvoir en dehors des institutions légitimes, ou toute forme de détournement des institutions au bénéfice de groupes organisés et au détriment des talents individuels conduit inévitablement à des dérives autoritaires. Il en va de même pour les formes d’organisation qui de par leur taille et leur présence internationale mettent en cause les équilibres nationaux.

L’internationalisation de la production et des finances a profondément bouleversé le mode de gestion de la cité et remis en cause la souveraineté des nations. Les frontières sont devenues virtuelles. Le capital international exerce une influence considérable sur les institutions, l’Etat et la vie citoyenne. Les bouleversements sont si sévères qu’ils résultent de deux visions fondamentalement antagonistes : la logique rentière qui privilégie le profit et le développement durable qui met l’homme au centre de toutes actions.

La crise des dragons du Sud Est asiatique des années 90 démontre à suffisance que le capital international est capable du bien comme du mal. Les avancées industrielles réalisées par ces pays grâce au flux de capitaux étrangers ont été douloureusement sacrifiées lorsque les pays de la région ont été contraints de dévaluer leur monnaie. Pour les pays occidentaux, la crise est le résultat de la mauvaise gouvernance. Les dirigeants des pays de l’Asie du Sud Est soutiennent encore aujourd’hui qu’ils ont tout simplement été punis pour s’être montré récalcitrants aux injonctions d’ouverture de leur marché.

L’enjeu pour nous, c’est d’abord de comprendre que le capital international est un mal nécessaire, ensuite de faire des choix en prenant en compte la logique des marchés, et enfin de savoir orienter les investissements afin de transformer la menace en opportunité de développement pour nos institutions, nos économies nationale et régionale et le bien être citoyen.

Lire Pensée philosophique et économique (2) pour la suite. D'ores et déjà, merci pour vos commentaires et contributions.

2 commentaires:

Vincent Akue a dit…

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Anonyme a dit…

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