jeudi, février 22

La banque par téléphone cellulaire

Dans un article récent, j'écrivais que des mutations profondes étaient en vue dans le secteur financier, particlulièrement dans la stratégie de distribution des banques. J'indiquais que le mode de distribution, qui a présentement cours (la branche où on doit aller faire une longue queue pour déposer ou retirer son argent ou encaisser un simple chèque ou encore ouvrir un compte) se révele peu productive, aussi bien pour les banques en quête de productivité que pour les clients qui, dans leur grande majorité sont frustrés.
Par la même occasion, j'annonçais que la croissance fulgurante enregistrée dans la téléphonie mobile, particulièrement dans les pays en voie de développement, allait faire école pour le secteur financier. Je croyais que ces jours étaient encore à quelques encablures. Faux! La banque par le téléphone cellulaire est désormais une réalité. Les promoteurs de l'invention sont sont Sud Africans et se nomment Brian Richardson et Charles Rowlinson. Après avoir étudié les pesanteurs du secteur financier, ils sont arrivés à la conclusion que le coût élevé de l'offre et l'accessibilité constituent les obstacles majeurs et expliquent le faible taux de bancarisation des populations.
En collaboration avec SA Bank of Athens, une banque Sud Africaine, il ont lancé un produit révolutionnaire: le Wizzit. Ce qui rend le produit si révolutionnaire est qu'il est destiné au segment le plus bas du marché, c'est à dire les millions de petits porteurs qui aujourd'hui sont exclus du système bancaire. Il s'agit donc d'un produit qui va démocratiser l'accès aux services financiers. Selon les promoteurs, il utilise la technologie du téléphone cellulaire et est peu onéreux. Une transaction devrait couter moins chère que le SMS. Les clients peuvent transférer de l'argent en utilisant leur téléphone cellulaire tout comme on transfère aujurd'hui les crédits d'un téléphone portable à un autre.
C'est dire que les changements annoncés vont être beaucoup plus rapides dans notre paysage fianncier et ils vont sans doute être portés par les mouvements de consolidation (fusion ou achat d'une banche par une autre) qui ont déjà commencé. Le seul crédo sera la productivité et la compétitivité. Dans ce mouvement, les banques les plus avangardistes porteront des projets comme le Wizzit pour le plus grand bonheur des clients particuliers et PME qui jusqu'ici sont laissés pour compte.

lundi, janvier 8

J'ai lu pour vous

Une autre vision de l’Afrique

J’ai lu pour vous un article fort intéressant de Elikia M’Bokolo, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris).

Selon Elikia M’Bokolo, l’Afrique demeure un continent mal compris. Les visions successives de l’Afrique, essentiellement forgées depuis l’Occident, ne reflètent guère les réalités profondes de l’Afrique. Elles n’ont donc pas aidé à comprendre l’Afrique, ni permis à ses partenaires de contribuer efficacement à sa marche en avant. Il est nécessaire de développer et de promouvoir une autre vision de l’Afrique.

L’Afrique est plurielle: ses composantes sont multiples et les particularités « interdisent de tirer, trop rapidement, de ce qui survient à un endroit des conclusions qui seraient valables pour l’ensemble de l’immense continent ». C’est le contient qui a vu se développer des dynamiques extrêmes et contradictoires au cours de la dernière décennie, particulièrement au plan politique : d’un côté, des avancées significatives dans la consolidation de l’Etat de droit et dans la constitution d’une citoyenneté agissante et de l’autre, « la cristallisation d’espaces voués au travail de la mort et à toutes les figures de l’oppression ».

L’Afrique est aussi un gigantesque vivier de jeunesse : la majorité de sa population née après 1990 et en délicatesse avec son héritage contrasté (l’apartheid, les indépendances, l’étatisme économique ou les régimes despotiques des « partis-Etats ») est prête à relever les défis d’aujourd’hui et de demain afin de faire de l’Afrique, le continent du vingt et unième siècle.

En ce début du XXIe siècle, les raisons d’inquiétude existent et interpellent les consciences collectives: les dérives identitaires, les télescopages de frontière et la « récurrence des drames individuels et collectifs et des violations des droits élémentaires », le gaspillage des ressources. Elles imposent aux Africains, une prise en charge collective si l’Afrique veut refaire son retard dans le développement.
C’est dans la durée qu’il conveint d'inscrire les actions de transformation et de reconstruction de l’Afrique. La frise de l’histoire de l’Afrique au cours du XXe siècle l’illustre à suffisance : une trentaine d’années (de 1944 à 1975) pour obtenir l’émancipation politique du continent, une vingtaine d’années (des années 70 à 90) pour s’affranchir des dirigeants despotiques et se mettre à l’école de la démocratie. Ainsi, l’Afrique disposerait-elle d’une énergie sourde mais irrésistible dans laquelle il convient de puiser pour bâtir sa renaissance.

L’autre vision de l'Afrique invite à cesser de présenter le continent comme « un enfant qu’il faut prendre par la main dans la voie du progrès » car l’Afrique « a besoin qu’on la laisse, en intelligence et en confiance, accomplir son historicité ».
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