jeudi, novembre 30

TPE et PME

La PME (Petite et Moyenne Entreprise) s'est imposée ces dernières années dans nos discours. Cela se comprend, la PME étant désormais au coeur de l'action économique. Lorsque vous lancez une recherche sur Google sur la PME , le résultat est édifiant: plus de 20,5 millions de réponses.
A la magnitude du concept correspond la diversité des contenus. En effet, il existe une foultitude de définitions de la PME. La signification varie d'un environnement à un autre. Certains pays ont fait l'effort de donner un contenu au concept dans le cadre de leur politique macroéconomique. La France par exemple situe les Petites Entreprises (PE) comme celles ayant entre 10 et 49 salariés, et les Moyennes Entreprises (ME) entre 50 et 250 salariés. Les entreprises de moins de dix salariés sont appelées des Très Petites Entreprises (TPE), et correspondent pour certaines à des microentreprises ou des travailleurs indépendants. La nomenclature de l'Union Européenne retient le seuil maximal de 250 employés pour être considéré comme une PME.
Le Sénégal de son côté a élaboré la charte de la PME. Il est maintenant suivi par d'autres pays de la sous-région. La charte des PME a retenu quatre critères essentiels: le nombre d'employés, le niveau de formalisation de la comptabilité, le chiffre d'affaires et le niveau de l'investissement. Seulement, à l'inverse de la France, la charte ne distingue que deux sous-catégories: les Petites Entreprises (PE), et les Moyennes Entreprises (ME).
Dans la pratique et au niveau microéconomique, la définition de la PME dépend de la stratégie de marché de chaque entreprise. On retrouve cependant des similitudes au niveau des secteurs. Par exemple, toutes les banques commerciales en Afrique de l'Ouest utilisent la même définition du segment PME de leur portefeuille: le critère premier est le niveau de formalisation de la comptabilité. Générallement, elles distinguent la PME structurée de la PME non structurée qui généralement reçoit peu d'attention parce qu'elle est synomyne de haut risque.
Depuis quelques années maintenant, on observe que les institutions de microfinance ayant atteint une certaine taille développent des stratégies de pénétration du segment de la PME. L'émergence des Guichets PME en est la parfaite illustration. Elles ciblent essentiellement des clients (actuels ou anciens) microentrepreneurs dont les affaires ont maintenant atteint une certaine taille. L'offre s'adresse également aux entreprises de petite taille avec un système de comptabilité soit inexistant ou peu formalisé et qui généralement opèrent dans le secteur dit informel. Le vocable consacré est la Tout ou Très Petite Entreprise (TPE). On retrouve aussi des Microentreprises (ME) ou des Artisans. Ces TPE se caractérisent souvent par leur incapacité à identifier leurs besoins réels de financement. On confond les besoins d'investissement avec les besoins d'exploitation. On confond habituellement le fonds de roulement avec le besoin en fonds de roulement.
Il s'agit des exclus du système bancaire classique. Ces TPE constituent la grande majorité des entreprises qui ne trouvent pas d'offre adaptée à leur demande spécifique. A l'évidence, les institutions de microfinance s'engagent sur ce segment de manière opportune sans toutefois disposer des compétences et des systèmes appropriés, ce qui peut constituer à terme, une menace sérieuse pour la viabilité de l'industrie de la microfinance.
Il apparait clairement que la problématique de l'accès au financement des PME - disons la TPE -en Afrique ne trouvera son salut que dans la coopération étroite entre la banque classique et les institutions de microfinance. Ce dont ont besoin les institutions de microfinance, c'est avant tout, du renforcement de capacité. Il y a une urgence à mettre en place des programmes d'appui aux institutions de microfinance à potentiels (la démarche ne peut qu'être exclusive) pour structurer une offre commercialement viable et développer leur capacité à prendre en charge les besoins de la TPE, mais en partenariat avec les banques commerciales. Les recentes initiatives de banques commerciales s'alliant avec des operateurs de renomée internationale comme Accion International, DAI, ACDI/VOCA pour offrir des services aux TPE, y compris les petits producteurs ruraux, sont également à saluer.
Lire aussi l'article"Pr Yunus, Prix Nobel".
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samedi, novembre 11

Pr. Yunus, Prix Nobel

Le prix Nobel attribué au Grameen Bank et à son fondateur, Pr. Yunus honore l'engagement des récipiendaires à construire et à consonlider l'industrie de la microfinance au Bengladesh et dans le monde. Leurs actions ont permis de restituer la dignité et l'espérance à des millions de pauvres à travers le monde. On estime aujourd'hui à 50 millions de pauvres qui ont vu leur situation s'améliorer grâce à la pratique d'actvitiés génératrices de revenus ou à la création de microentreprises. Elle demeure ainsi un levier puissant pour améliorer l'accès des pauvres au financement.
Il existe cependant environ 1,2 milliard d'autres qui n'ont pas eu cette opportunité, soit parce qu'ils sont exclus du système bancaire classique ou parce qu'ils vivent dans des régions où les services de microfinancement ne sont pas acessibles ou parce qu'ils vivent dans une situation d'extrême vulnérabilité.
La presse internationale en écho au Prix Nobel attribué au Pr. Yunus a semblé envoyer deux messages: 1) la microfinance, c'est la banque des pauvres; 2) la microfinance, c'est la banque des exclus du système classique bancaire.
Le deuxième message n'est pas tout à fait juste. Ceci traduit un problème sérieux de positionnement pour la microfinance. Ceci évoque également les débats actuellement en cours dans l'industrie des finances: "downscaling or upscaling of financial services". En dernière analyse, tout se ramêne à la question de création de richesse. Et la seule question qui vaille la peine de se poser est qu'elle est la capcité de l'industrie de la microfinance à contribuer à la création de la richesse mationale car on ne peut pas parler de réduction de la pauvreté ou de développement sans créer de la richesse.
Comme j'aime à le dire, la microfinance ne peut pas résoudre tous les problèmes du monde et ce sera un leurre d'en faire la panacée. C'est un message à l'adresse des décideurs et des bailleurs de fonds. Le salut viendrait d'un partenariat ïntelligent"entre la microfinance et les banques commerciales de manière à améliorer l'efficacité (réduire les coûts) et la qualité des services (pertinence des services et rapidité) et surtout la portée (le nombre de personnes ayant accès aux services) et l'impact (les changements positifs et durables dans les conditions de vie des bénéficiaires). Le salut viendrait de la mise en synergie des savoirs-faire de la banque et de la microfinance, à savoir la capacité à service un grand nombre de clients à des coûts raisonnables grâce aux investissements dans les systèmes d'un côté, et la capacité à servir une clientèle non structurée et sans garantie réelle, mais grâce au travail de proximité de l'autre côté.
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