jeudi, avril 15

L'Afrique milliardaire

L'Afrique traverse le processus de peuplement et d'urbanisation le plus fulgurant de l'histoire de l'humanité. Selon les estimations médianes des Nations unies, l'Afrique au Sud du Sahara gagnera un milliard d'habitants au cours de ces quatre prochaines décennies. Elle sera peuplée de 1,8 milliards d'habitants en 2050, et représentera alors 19% de la population du globe. L'hypothèse de l'organisation des nations unies (O.N.U.) repose essentiellement sur une fécondité forte : 6,5 enfants par femme en moyenne en 1990 à 3,5 en 2025. Fondé par conséquent sur l'hypothèse d'une croissance démographique de 2,8 % en moyenne par an pendant 35 ans, le 1/4 de l'accroissement de la population dans le monde sera africain : soit 800 millions de personnes entre 1990 et 2025 et environ 1,8 milliards en 2050.

Quels impacts cette vigueur démographique aura-t-elle sur les trajectoires économique, sociale et politique de l'Afrique aujourd'hui économiquement marginalisée?

C'est le thème d'un débat lancé par l'Agence Française de Développement (AFD) à l'occasion du cinquantenaire des indépendances africaines.

C'est une problématique qui ne peut que susciter notre intérêt. L'évolution démographique est aujourd'hui encore présentée comme un frein au développement de l'Afrique. A travers le même paradigme, les analyses économiques jusqu`à recemment ont présenté la taille de la population en Asie comme la source principale de la pauvreté et de la vulnérabilité des populations.

A l'évidence, ce que nous observons aujourd'hui est aux antipodes de ce qui est annoncé. L'Asie affiche un dynamisme économique sans pareil dans le monde. Le moment semble-t-il est venu de jeter un autre regard sur nos milliards d'habitants qui peuvent constituer de vrais gisements de croissance si nous savons nous y prendre.

Au premier rang des challenges, se trouve la question de la sécurité alimentaire et du rôle que l'agriculture, en particulier le secteur privé (voir l'article sur le secteur privé agricole) doit jouer pour la transformation économique et sociale de l'Afrique sub-saharienne.

2 commentaires:

huglebeau a dit…

bonjour a vous Mr.Je trouve votre analyse très pertinente et très interessante en même temps.Je pense aussi qu au lieu toujours de stigmatiser la croissance demographique en Afrique, on devrait plutot voir dans quelles mesure celle ci pourrait contribuer a son évolution.Le cas de le Chine en est une preuve concrète quant on sait que ce pays tire une grande partie de sa croissance economique de sa demande interne.Bref ce serait vraiment un débat passionant et très interessant de voir dans quelles mesure l'Afrique pourrait tirer profit de sa population de plus en plus nombreuses.Par ailleurs je suis un étudiant qui m'interesse beaucoup a votre secteur d'activité,tout ce qui est fond d'investissement,projet d'investissement;prise de participation,capital risque etc...surtout dans le cadre de l'Afrique.j'aimerai beaucoup en discuter avec un professionnel du secteur car j aimerai y exercer plus tard.Merci

Vincent Akue a dit…

Monsieur,

Vous me faites plaisir par votre réponse et votre intérêt pour les instruments financiers.
Je serai heureux de continuer cette discussion avec vous.

Première chose, c'est comprendre le marché: j'ai un collègue qui vient d'être affecté sur un projet au Sénégal en partenariat avec une banque de la place et la SFI pour développer des produits de financement pour les PME. Il peine à démarrer tout simplement parce qu'il n'a pas de lisibilité sur le marché. Les informations disponibles sont parcellaires et leur qualité ne permet pas de prendre des décisions. Dans ces conditions, il lui ai extrêmement difficile de faire le ciblage indispensable. C'est dire qu'au delà des instruments, le plus difficile reste le marché et il faut commencer par là.

Deuxième chose: commencer à réfléchir secteur ou filière. Les instruments varient selon les activités et le niveau de risque. Si vous n'êtes pas familier avec le concept de value chain ou chaîne de valeur, c'est le moment de commencer.

Cordialement,
V. Akue