jeudi, août 10

Le saviez-vous?

Le développement « en vol d’oies sauvages » de Kaname AKAMATSU
Dans une étude menée en 1935, K. AKAMATSU compare le processus de développement d’un pays peu industrialisé et son insertion dans les échanges internationaux, à la migration des oies sauvages ; pour l’observateur qui est au sol, il semble que les ailes des oies en formation de vol, se superposent. C’est, dans une certaine mesure, une théorie du cycle de vie du produit adapté aux pays en voie de développement (PVD).
Dans un premier temps, le PVD n’exporte que des matières premières. La demande intérieure de produits manufacturés ne peut être satisfaite que par des importations en provenance des pays développés. À ce stade, le PVD développe peu ses échanges avec ses pays voisins qui ont des structures économiques comparables. Les échanges se font surtout avec des pays développés qui ont des structures très différentes.
Dans un deuxième temps, la croissance de la demande domestique permet d’envisager sur place une fabrication rentable de produits de consommation. Pour ces produits, la production nationale tend progressivement à se substituer à des importations, éventuellement découragées par des mesures protectionnistes. En revanche, les importations de biens d’équipement se développent, car elles sont nécessaires aux industries locales de production.
Dans un troisième temps, les producteurs locaux s’attaquent aux marchés des pays voisins. En même temps, les importations de matières premières en provenance de pays moins développés augmentent. On constate donc une expansion des échanges entre PVD. Simultanément, le pays considéré entreprend une production de biens d’équipement qui seront, à leur tour, exportés dans un quatrième temps.
Ce mode est édifiant et réflète assez bien le cycle de développement des pays du Sud. Cependant, il ne prend pas en compte la dimension globale du marché aujourd'hui plus que jamais dominé par la Finance internationale. Les modèles observés en Asie (Corée du Sud, Hong Kong, Malaisie, etc) et récemment en Afrique du Sud et du Nord (Tunisie et Maroc) décrivent plutôt un modèle en quatre phases: 1) exportation de matières premières; 2) industrialisation orientée vers les produits de substitution d'importation, 3) le développement d'un marché de production (implantation d'entreprises délocalisées supportées par un investissement privé massif) et 4) l'hégémonie régionale d'abord puis internationale par la suite. La Chine et l'Inde dans une moindre mesure sont aujourd'hui les exemples les plus illustratifs du parcours décrit.
Beaucoup de pays subsahariens se situent dans la phase 1 ou 2 du cycle et sont en panne de croissance, alors que la demande sociale est de plus en plus pressante, venant particulièrment du monde rural et des demandeurs d'emploi. Le modèle que nous préconisons à travers cette page ambitionne de proposer une trajectoire de développement susceptible de combiner les phases 3 et 4 avec trois axes majeurs: 1) l'équité qui consiste à élargir notre base de production, c' est à dire donner des opportunités à tous ceux qui veulent travailler ou créer, y compris le monde rural et le secteur non formel, et faciliter l'activité économique en général; 2) des choix concertés et orientés indiquant les secteurs struturants et les leviers de l'économie dans un environnement globalisé; et 3) des actions cohérentes et de la constance dans le temps.
Merci par avance pour vos commentaires.

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