mardi, février 21

Mission impossible pour la PME africaine (01)

Le texte qui suit constitue l'introduction d'un article que j'écris en ce moment et qui porte sur la pertinence et la coherence des modèles économiques en Afrique. Je voudrais soumettre le texte à votre critique et souhaite recevoir en retour vos contributions.

Introduction

La pauvreté dans nos pays, plus particulièrement les campagnes n’est pas une fatalité, mais le fait de choix politiques élitistes inadaptés qui valorisent très peu le travail de la terre. Notre réponse à la pauvreté rurale est aujourd’hui plus sociale qu’économique : soulager la souffrance du grand nombre par la rédistribution des richesses générées par le petit nombre. Cette approche conduit à traiter la question cruciale de la pauvreté en s’attaquant aux manifestations du mal et non à ses causes. Elle est illusoire tout simplement parce qu’on ne peut partager que ce que l’on a, au risque d’institutionnaliser la dépendance et la mendicité et de perdre sa souveraineté.

De toute évidence, nos économies créent moins que les besoins de répartition. Ils en résultent que les plus démunis sont de plus en plus laissés pour compte. En 1970, la majorité des pauvres vivaient en Asie du Sud et de l’Est. Trente années plus tard, l’Afrique est devenu le berceau de la pauvreté. Sur les 1,2 milliard de pauvres à travers le monde en 2000, l’Afrique compte 420 millions, soit un tiers des pauvres au plan mondial et 66% de ses habitants. Autrement dit, en Afrique, deux personnes sur trois sont pauvres et les tendances ne vont pas se renverser si nous ne posons pas un regard critique sur notre modèle de développement

Une alternative, plus viable me semble-t-il, serait de traiter la problématique de la pauvreté en y intégrant la dimension de l’équité, une valeur qui peut modifier profondément notre vision et nos modes de pensée : est-ce que les efforts fournis par les différents agents économiques sont récompensés à leurs justes valeurs et quels sont les facteurs qui limitent les opportunités de création de richesse par la majorité de nos populations, les ruraux? Que pouvons-nous faire pour élargir la base de création de richesse pour nos pays et permettre à tout citoyen désireux de participer à la grande entreprise de développement d’y trouver son compte et d’être récompensé à la mesure des efforts fournis? Comment pouvons-nous allouer les ressources publiques pour faciliter la libre expression ou la volonté de création de valeur par tout citoyen, qu'il soit éleveur, agriculteur, plombier, restaurateur, vitrier, transporteur, assureur, exportateur, etc.? N'est-ce pas cela le vrai sens du libéralisme!

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