samedi, mai 20

Mission impossible pour la PME africaine (04)

Cette note constitue la suite de l'article intitulé "Mission Impossible pour la PME Africaine. Par conséquent, bien vouloir lire d'abord les parties précédentes. Et merci pour vos contributions!

Influence de l'école occidentale ou absence de rigueur ?

Comment en est-on arrivé à ce glissement ou comment expliquer cet exercice du grand écart? Une raison toute simple est que ces entreprises sont moins visibles, souvent pauvres et ne rentrent pas dans la grille de pensée et d’analyse de l'élite formé en occident où le secteur informel est peu développé. En effet, ces entreprises ne sont pas capables de fournir les informations selon les formats requis pour alimenter notre grille d’analyse. Par ailleurs, dans notre perception et mode de pensée, le secteur privé est assimilé à de la richesse. Seuls les privilégiés (l’élite et les riches) ont le droit de cité dans le cercle du privé. Les difficiles rapports entre l’administration et les opérateurs privés en témoignent. Si vous êtes dans le privé, c’est parce que vous êtes riches.

Cette lecture malheureusement occulte la réalité cruelle de l’entrepreneur qui doit de tout temps prendre des risques (synonyme de privation aujourd’hui pour un espoir de gain demain) dans un environnement souvent hostile (la concurrence, les barrières institutionnelles, administratives, réglementaires, etc.). Si les entrepreneurs sont des créateurs, ils constituent une race extrêmement vulnérable avec un taux de mortalité extrêmement élevé. Combien sont-ils au départ et comment ont pu survivre. Qu’on ne s’y méprenne point. Sur 100 entreprises qui se créent, 80 sont susceptibles de disparaître avant d'atteindre l'age de 5 ans. A peine 5 deviendront des capitaines et feront fortune. Une autre explication est liée à la complexité du phénomène: l'informel. Devant autant de nébuleuses, on a vite fait de choisir la solution de facilité: la PME structurée, plus transparente et lisible.

Dès lors, la question légitime qu’on se pose est comment peut-on espérer créer suffisamment de richesse pour la nation entière à partir de quelques milliers de PME qui du reste, manquent d’articulation et de synergie (situation dans laquelle l’ensemble est plus grand que la somme des parties)? Nous sommes au cœur de la problématique et il y a donc lieu de se demander si nous ne passons pas largement à coté de la plaque en réduisant le secteur privé aux seules PME formelles. Pour se développer, les entreprises rurales de même que l’économie informelle n’ont pas besoin de charité. Tout comme les entreprises formelles installées dans nos faubourgs, elles sont demandeuses d’un environnement plus favorable et incitatif qui récompense le travail et la prise de risque.

La suite portera sur les conséquences de la politque économique actuelle.

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